EDITOS


Dans cette page, nous mettrons, après acceptations des webmasters, vos coups de cœur ou coup de gueule.Vous pourrez aussi engager le dialogue et commenter un « éditos ».

avril 2009 ; mai 2009 ; juin 2009 ; janvier 2010

2010

(ce texte au format pdf)


Il est de coutume, au seuil d’une nouvelle année, de souhaiter à ses amis (et même aux autres) une bonne année.

Pour les mycologues il en est de même, mais concernant une communauté ayant un intérêt si spécifique, les vœux peuvent être plus « ciblés » comme disent les spécialistes en marketing…

Ainsi, quels peuvent être les souhaits possibles, agréables à recevoir, pour un mycologue ?


D’abord une belle année, avec des poussées fongiques nombreuses et variées.

C’est bien la moindre des choses !

Des champignons jamais rencontrés (il doit bien en rester, même pour les sommités).


Mais aussi, qu’ils soient bien entourés, par une compagne admirative, pas avare de compliments dithyrambiques envers son mycologue préféré, et toujours prête à lui prêter main forte pour l’aider à transporter ses boîtes, appareils photos, et même le casse croute (une mère porteuse au sens strict !). Et bien sûr, qu’il ne s’agisse pas d’une de ses horribles matrones polyandres !


Et même des lectures intéressantes, qu’enfin paraisse une Flore complète des champignons de France, exhaustive et illustrée (les vœux sont faits aussi pour rêver !).


Que les divers forums mycologiques soient exempts de perturbateurs, de messages agressifs, ou même de communications personnelles, n’ayant rien à faire sur ces forums, ou n’intéressant qu’une personne, ou de messages émanant de « mycologues » qui trouvent là leur seule façon de montrer qu’ils existent…


Et enfin, et il me semble que c’est bien le principal, que leur santé soit bonne, qu’elle leur permette de parcourir de vastes territoires, en quête, si ce n’est du graal, du moins d’abondantes récoltes…





L'avenir de nos forêts

(Ce texte au format PDF)


Depuis quelque temps, les forêts sont exploitées d’une manière curieuse. Les exploitants forestiers, avec leurs machines qui coupent, ébranchent, et débitent les arbres en tronçons de deux mètres laissent derrière eux un véritable champ de bataille.

C’est sans doute pour cela qu’on les appelle « exploitants »…

Tout est laissé au sol, des amas de branches, des fondrières profondes sont creusées par le cheminement de leurs tracteurs, rendant tout passage impossible pour des dizaines d’années.

Ils se comportent comme des moissonneurs. Récoltant le bois utile, et laissant au soin de la nature de « faire le ménage ».

Bien entendu il n’est pas question de reboiser. Cela n’est plus rentable maintenant dans les forêts de montagne.

Les anciens avaient le souci de laisser pour leurs enfants, ou petits enfants (le bois pousse lentement) un capital, mais maintenant c’est bien fini. On récolte ce qui est « valorisable », et on oublie tout le reste.

Bien sûr, dans quelques dizaines d’années le terrain sera de nouveau colonisé par une strate arbustive, suivie par des arbres plus grands. Et les branches laissées au sol seront transformées en humus par les champignons et les bactéries lignivores…

Il ne s’agit donc pas d’une catastrophe écologique.

Mais en attendant, quel spectacle, et quel gaspillage ! Sans compter qu’il est impossible de se promener dans ces bois, même les chemins sont inutilisables.

Au fait, une question : Qui a payé le tracé et la réalisation de ces chemins ?

Nos impôts sans doute !

Jean-Louis Jalla, juin 2009



Les quatre infinis

(Ce texte au format PDF)



Il existe, sur ce bas monde (et même peut être au-delà) quatre infinis :

L’univers en est une bonne illustration. On trouve çà et là des tentatives de mesures de la taille de l’univers, ou de son âge, mais cela repousse le problème, qu’il y a-t-il derrière, et qu’il y avait-t-il avant ? On n’en sortira jamais.


Là c’est la matière qui est concernée. On pensait que l’atome était l’ultime brique avec laquelle tout était construit, mais régulièrement on trouve des éléments plus petits, plus « initiaux », et on est en droit de penser qu’au fur et à mesure de l’avancement des sciences, et de la progression des techniques d’observation, on trouvera en permanence des éléments toujours plus « élémentaires »…


C’est le grand Albert Einstein qui nous l’assure, et comme pour presque toutes ses théories, il semble bien qu’il ait, là aussi, raison…

Pour ne pas être vexant, je ne prendrais pas d’exemple. Ecoutez les informations tous les jours, vous n’avez que l’embarras du choix…


Pour Teilhard de Chardin, (illustre Auvergnat, comme moi-même, mais c’est sans doute la seule comparaison possible) existe, en plus de l’infiniment grand que nous explorons avec nos télescopes, de l’infiniment petit que nous tentons de déceler avec les accélérateurs de particules, un autre principe fondamental de l’organisation de l’Univers, une autre dimension : l’infiniment complexe.


Et c’est bien là que je voulais en venir. Si je devais illustrer cette infinie complexité, je prendrais volontiers les champignons comme exemple.

Car infiniment complexe me semble bien s’appliquer à ces organismes, cela pourrait même faire partie de la définition du règne fongique, que l’on a beaucoup de peine à préciser.

Je ne sais plus qui a proposé comme définition, « les champignons sont les organismes généralement étudiés par les mycologues ». J’ajouterais « et ils sont d’une infinie complexité ».


Que sait-on des champignons ? Certes on les a classés, répertoriés, décrits, et même si cela n’est pas fini (mais cela le sera-t-il un jour ?) si on est curieux, on se pose plus de questions que l’on a de réponses…

Tous les mycologues honnêtes en conviendront…


A moins que le troisième infini (l’infinie bêtise humaine) implique le quatrième.

Cela expliquerait tout : on est trop bête pour comprendre…

Jean-Louis Jalla, mai 2009

Réagissez !



L’avenir des sorties mycologiques de nos sociétés

(Ce texte au format PDF)

Nous remarquons tous, quelque soit le théâtre de nos sorties mycologiques, que de plus en plus de bois sont signalés « Interdit à toute cueillette, ramassage et collecte des champignons ».

Les raisons en sont multiples :

Cela complique beaucoup, pour les organisateurs de sorties, le choix des lieux d’herborisations. Et nous avons bien le sentiment que cet état de fait va aller en se généralisant. Dans beaucoup de cas, les propriétaires se sont regroupés en associations, et emploient des gardes agréés, habilités à verbaliser, et quelque fois « payés au résultat »… Les « accrochages » avec les gardes sont alors fréquents, pénibles, et même parfois sanctionnés. Sans parler des dépréciations causées aux véhicules garés dans les bois…

Dans ces conditions, quelles peuvent être les actions, les orientations, que nos sociétés peuvent développer ?

Pour ma part, je n’en voie qu’une : Interdire aux participants des sorties inscrites au calendrier de la société, la cueillette d’espèces comestibles.

Ne perdons pas de vue que les sorties guidées et encadrées des associations mycologiques, ont pour but essentiel de parfaire les connaissances mycologiques des membres de leurs adhérents, de faire des relevés botaniques, des inventaires, ou de collecter des échantillons destinés aux études en salle lors des réunions, ou à la maison. En aucun cas l’objectif est de remplir des paniers de Cèpes, Girolles ou autres espèces « de cuisine ».

Les participants qui souhaitent ramasser pour la casserole reviendrons seuls, hors du cadre de la société, et à leurs risques et périls.

Il serait même normal de leur demander de ne pas aller dans les bois pour lesquels les organisateurs des sorties de la société ont pris, envers les propriétaires, un engagement moral de « non cueillette »…

Ainsi, si d’aventure un garde rencontre un groupe de mycologue, le directeur d’excursion n’aura pas de mal à prouver à celui ci qu’il a affaire à des spécialistes en quête d’espèces rares, non commercialisables, sans valeur marchande. Cela sera plus difficile à défendre si des participants ont, dans leurs paniers, des comestibles…

Sur le par brise des véhicules des participants à la sortie, une affichette, fournie par les organisateurs de la sortie, indiquerait le nom de la société organisatrice, et le but de la sortie (études mycologiques).

Quelles peuvent être les effets connexes de cette mesure ? Sans doute une diminution de la fréquentation des sorties, voir une diminution des adhérents. Mais de quels adhérents s’agit-il ? Certainement pas de mycologues, ou alors les mots n’ont plus de sens…

Je rêve même qu’un article soit ajouté au règlement de chacune de nos sociétés, précisant quelque chose comme :

On ne ramasse pas d’espèces connues, et comme on ne mange pas ce que l’on ne connaît pas, on ne ramasse pas d’espèces comestibles…

Jean-Louis JALLA, avril 2009

Réagissez !

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